Cinema Improbable

Nazis at the Center of the Earth

Notation 1/10

Nazis at the center of the Earth (Des nazis au centre de la Terre pour les plus demeurés) est un film d'horreur/science-fiction réalisé par Joseph Lawson et produit par The Asylum en 2012. Avec un budget d'environ 200 000 dollars (très faible même pour un B-Movie) il dure 80 minutes.

Il s'agit d'un film qui se rapproche du genre Nazisploitation.

Synopsis : La première scène nous plonge direct en plein cauchemar, à savoir un docteur nazi qui échappe in extremis aux américains à bord d'un avion avec une curieuse machine supposée révolutionnaire ; d'après le film l'action de l'introduction se situe le 10 Mai 1945, alors que les allemands sont supposés avoir abdiqués depuis deux jours. Cela commence mal...

Après un court générique de début aux airs patriotiques, le film nous ramène dans le présent avec une bande de scientifiques qui s'occupent d'opérations de carotages en Antarctique, mais deux d'entre eux se font soudainement kidnapper par un commando nazi au milieu de nulle part ; quoi de plus normal ? Un contexte qui n'est pas sans rappeler Dead Snow par ailleurs...

Le reste des grosses têtes finit par se rendre compte de leur disparition, et au terme d'une enquête minutieuse (ils trouvent avec difficulté des empreintes de pas et du sang dans la neige) ils se mettent à leur recherche. On découvre par la suite que les nazis ont élu domicile au "centre de la terre" dans un monde inconnu (vilaine inspiration des romans du XVIII - XIXe siècle comme ceux de Jules Verne, qui doit se retourner dans sa tombe) ; il sont dirigés par le docteur Joseph Mengele (censé être mort au Brésil en 1979), célèbre médecin nazi qui a fait tout un tas d'expériences très controversées sur des prisonniers à Auschwitz, et qui dans le film les poursuit sur les cobayes qu'il peut trouver. (si des gens s'interrogent sur le fait qu'il soit toujours vivant, pas de soucis les scénaristes ont trouvé une super parade ; ayant trouvé un sérum miracle pour regénérer les tissus humains, le docteur et sa petite troupe se reconstituent au fil du temps, aussi simple que ça !)

Nos pauvres scientifiques sont donc prisonniers des nazis avec obligation de les aider dans leurs recherches sous peine d'exécution. Il est important de signaler que pour un film de The Asylum, Nazis at the... contient un degré important de violence et de perversité ! Ainsi, on ne s'attend pas forcément à une scène de viol collectif dans les douches avec des zombies nazis, ou une foetusectomie avec un aspirateur sur une femme qui a eu la bonne idée de tomber enceinte dans un film de ce genre...

Le dénouement final est tout simplement à pleurer ; le scénario déjà mauvais part complètement en vrille avec le docteur qui réussit à ressusciter Adolph Hitler sorti de nulle part, mais en mode Robocop ! Ce dernier décryogénisé peut désormais conduire sa nouvelle armée vers la surface dans l'espoir de conquérir la Terre avec une soucoupe volante géante ! (un vilain remake de Iron Sky, qui n'était pas fameux à la base)

Je m'arrêterai là, la fin du film ne méritant même pas qu'on en parle...

 

Réalisation : Apparemment, NATCOTE est l'un des films de The Asylum qui contient le plus d'effets visuels ; personnellement je n'ai rien remarqué...
Le réalisateur est donc Joseph Lawson, qui a participé a beaucoup de daubes de The Asylum justement en tant que superviseur des effets visuels, notamment dans des films tels que Mega Shark vs Crocosaurus, Mega Python vs Gatoroid, Zombie Apocalypse, L'attaque du requin à deux têtes etc)

Maintenant que l'on connait la bio du directeur et le budget du film, on en déduira facilement le niveau de la réalisation : minable. Le montage est mauvais, les plans de caméras donnent des scènes tremblotantes comme si la caméra était sur un ressort, avec des trop gros plans qui font loucher le spectateur. Les effets spéciaux sont à la hauteur du budget (c'est à dire une taille de hobbit) avec des explosions surréalistes, des armes futuristes qui tirent du chewing-gum, des véhicules sortis tout droit de boites Lego, un paysage artificiel en polyester qu'on essaye de nous faire passer pour de la neige ; même les rares scènes gores sont faites avec de la barbaque volée au boucher du coin.

Et je ne ne parlerai même pas d'Hitler en mode Transformers (ou Power Rangers suivant vos goûts).

 

Bande-son : Chris Ridenhour, le compositeur officiel de The Asylum, se lance encore une fois dans la production d'une série de morceaux passe-partout qui collent à n'importe quelle scène ; tantôt stressante tantôt émouvante. Quant aux bruitages, ils sont tout simplement ignobles.

 

Jeu des acteurs/Personnages : Un jeu global très mauvais, nous avons affaire à une bande de pantins qui simulent des émotions pas vraiment naturelles avec des mimiques désastreuses; ils récitent leurs dialogues sans convictions, quoiqu'on peut les comprendre sur ce point vu la gueule du script qui regorge de clichés ambulants ; "c'est trop dangereux, je n'ai pas le choix, pourquoi vous faites ça", sans parler des rares punchlines qui démontrent un humour de chiot égorgé. Les personnages sont logés à la même enseigne, de véritables automates qui se précipitent vers leur propre perte sans un trémoussement de sourcils.

Malgré leur apparence sordide, les nazis n'ont pas cet aspect effrayant qu'ont les autres créatures monstrueuses des films de The Asylum ; ce ne sont que des sociopathes à la petite semaine qui veulent conquérir le monde ; on a été habitué à mieux !

 

Conclusion : Un scénario qui ne tient tellement pas debout qu'il a le cul par terre ! Une tentative pathétique de rendre hommage aux prisonniers de guerre de la Seconde guerre Mondiale par la dénonciation des expériences médicales des nazis, mais le film part tellement en couille que ça en devient limite insultant pour ceux qui ont vécu cette tragédie (dans la réalité évidemment). L'un des films les plus ratés de The Asylum ; à éviter de toute urgence !